Suzanne Ramon, un parcours :
Enfant prodige née à Budapest, Suzanne Ramon joue à 8 ans à la Radio Hongroise. A 10 ans elle remporte le Prix Béla Bartok. A 13 ans elle joue le Concerto de Schumann à Tel-Aviv et un an plus tard, elle est diplômée de l’Académie de Tel-Aviv.
André Navarra l’ayant entendu lors d’un récital, l’invite à Paris, où elle est accueillie par Georges Cziffra, le célèbre pianiste hongrois.
Elle est reçue au Conservatoire Nationale Supérieure de Musique de Paris comme élève d’André Navarra. Deux ans plus tard, alors qu’elle n’a pas encore 18 ans, un Premier Prix de violoncelle à l’unanimité vient couronner son talent exceptionnel.
La même année elle remporte le Grand-Prix Orreste Ferrari (Italie), et elle est lauréate du Concours international de Genève (Suisse).
En 1974 elle enregistre son premier disque, la Sonate pour violoncelle seul de Zoltan Kodaly, qui fait encore à ce jour, référence.
En 1975, Suzanne RAMON participe à l’émission « Le Grand Echiquier » présentée par Jacques CHANCEL dont Georges Cziffra est l’invité principal.
Suivent des récitals à la BBC en Grande Bretagne et à Bruxelles, puis une tournée avec le Birmingham Symphony Orchestra.
Elle entame alors une carrière internationale, et bientôt la Grande-Bretagne, les U.S.A, le Canada, la France, l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, la Belgique l’acclament…
Que ce soit à Paris à la Salle Pleyel ou au Théâtre des Champs-Elysées, au Queen Elizabeth Hall à Londres ou au Carnegie Hall de New York, son génie est saluée à l’unanimité dans le monde musical international.
En 2004, retour triomphal à Budapest, sa ville natale, avec un concert dans la prestigieuse Salle de l’Académie Franz Liszt.
Ce concert a fait l’objet d’un enregistrement live, commercialisé en CD et disponible en numérique.
En 2006, invitée au Festival de Saint Petersbourg, Suzanne RAMON enregistre le Concerto de Dvorak à Moscou dans la prestigieuse Tchaikovsky Great Hall.
Ce CD est salué non seulement unanimement par la presse spécialisée comme un événement, mais un extrait sera inclus dans le « CD single » vendu par l’Express en 350 000 exemplaires. De plus, trois de ses autres interprétations ont été retenues dans le coffret du «Discothèque Idéale » vendu par le journal.
En 2013 elle est invité en Chine et joue à guichet fermé à Shenzhen le Concerto de Elgar, la Rapsodie de Bloch et le Kol Nidrei de Bruch, avec le Shenzhen Symphony Orchestra. Ce concert a tellement de succès qu’elle est réinvitée quatre mois plus tard.
Son nouvel enregistrement des concertos de Vivaldi, C.Ph.E. Bach et Haydn avec la Camerata de Lausanne dirigée par Pierre Amoyal est salué par la presse en ces termes :
« Le violoncelle de Suzanne Ramon rejoint le 18e siècle : Superbe ! »
ResMusica – mars 2014
Portrait de Suzanne Ramon, par Alain Duault :
« Née à Budapest, dès 8 ans elle intégrait le conservatoire, avant de remporter à 10 ans, le prix Béla Bartok. Mais ses 10 ans, c’était en 1956, le bouleversement, la terreur, – et l’exil. Sa famille parvient à émigrer en Israël et la petite Shoshana, comme on l’appelle alors, continue passionnément à confier ses sentiments à son violoncelle et même, dès 13 ans, à les partager avec le public : c’est en effet à cet âge qu’elle fait ses débuts au Palais des Arts de Tel-Aviv, avec rien moins que le Concerto de Schumann.
En 1962 elle reçoit une bourse pour venir travailler à Paris avec le grand André Navarra au Conservatoire National Supérieur de Musique. Ce sera pour elle une révélation.
La jeune Suzanne arrive dans la capitale française : le pianiste hongrois Georges Cziffra, impressionné par ses dons « hors du commun », l’accueille, l’héberge, la traite comme sa propre fille.
Nous sommes en 1964 : au Conservatoire de Paris, Suzanne Ramon remporte le Premier Prix de Violoncelle à l’unanimité, elle est lauréate du Concours International de Genève, se voit décerner le Grand Prix Oreste Ferrari en Italie où elle sera également lauréate de l’Académie Chigiana de Sienne. Pour couronner l’ensemble, l’année suivante elle remporte le Premier Prix de Musique de chambre au Conservatoire de Paris, avec Catherine Collard au piano.
A l’issue de ses années d’apprentissage, Suzanne Ramon se trouve au confluent de trois grandes culture, austro-hongroise, israélienne et française, -la tradition de la musique, la tradition des instruments à cordes, la tradition de la culture.
Elle entame alors une carrière internationale, fait quelques rencontres qui la marqueront : Pablo Casals, Isaac Stern, Yehudi Menuhin, … celle de Mstislav Rostropovitch plus particulièrement et, sans éclat intempestif, sans battre les estrades inconsidérément, elle approfondit et creuse son rapport brûlant à la musique, – un rapport à la fois physique et spirituel.Bientôt la Grande-Bretagne, les U.S.A, le Canada, la France, l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, la Belgique l’acclament…
Il faut en effet tout à la fois entendre et voir Suzanne Ramon envelopper entre ses bras son instrument, un superbe Guarnerius 1690 au son d’ambre et d’épices, aux couleurs de cognac doré, dont la voix sous l’archet déclame ou chante, rugit ou pleure -une voix humaine qui vient du fond du ventre et de la mémoire.
Il faut entendre ces attaques qui plongent dans la chair du son avec quelque chose de vertigineux, voir ce geste de l’attaque aussi, impérieux, comme partageant l’univers de l’écoute, séparant le monde du silence et celui de ce chant hauturier.
Et la largeur de ses phrasés ensuite, ces vastes périodes à la respiration ample, cet engagement total du corps dans le son, ce sens de la pulsation dramatique, et ce souffle surtout, immense, soulevé, porté par une charge émotionnelle qui renverse, qui bouscule : il y a chez Suzanne Ramon une puissance ravageuse qui lui fait sculpter la musique comme personne, l’empoigner et comme l’offrir en une oblation, où l’élan mystique rejoint l’élan physique,-quelque chose qui s’apparente tout simplement à l’amour. »